deux camps ennemis ; deux amies. candice&milesy

milesy et candice.

deux camps ennemis, mais deux amies.

« Bonjour. »

Affublée d’un simple débardeur noir et d’un pantalon en lin, je courais sur la route départementale à une dizaine de kilomètres de Georgetown. J’accélérais ma foulée jusqu’à atteindre un rythme idéal pour un jogging. Je tentais, depuis plus d’une heure, de vider mon esprit, sans résultat. Le souvenir de ma rencontre de la nuit dernière avec Aëligh encore trop présent. Je montais une nouvelle fois le niveau sonore de mon baladeur. Je ne voulais plus entendre la feuille qui tombe, l’accélérateur d’une voiture encore loin, mes pulsations cardiaques. Je voulais me laisser aller. Evacuer toutes ces tensions et incertitudes qui me rongeaient. Je ne voulais plus penser à rien. Etait-ce trop demander? J’accéléra. Rien n’y faisait. Je maudissais ma condition de lycanthrope. J’avais beau accélérer encore, courir à m’en arracher les poumons, à en être pliée en deux par un point de côté, je n’éprouvais pas plus de sensation que si je marchais.
Ma respiration, régulière, s’affola. Je venais de passer l’entrée ouest du parc et une odeur embaumait les lieux. Encore trop loin pour en connaître le propriétaire, je savais néanmoins qu’un vampire errait dans le parc. Balayant les allées verdoyantes, j’arrêtai ma course devant une jeune femme blonde. Consciente de mon arrivée, elle me salua, relevant le nez de son recueil.

CANDICE — « Celui qui veut unir dans un accord mystique l'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour, ne chauffera jamais son corps paralytique à ce rouge soleil que l'on nomme l'amour.. » citais-je avant de lui lancer un bonjour amical d’une voix basse et monocorde, sans vie.

Et pourtant, j’éprouvais un attachement certain pour cette jeune femme alors que notre première rencontre ne datait que de quelques semaines. Elle avait été l’argument irréfutable de Zachary. Si j’hésitais encore à revenir à Georgetown – terrifiée à l’idée de retrouver, non pas celui qui faisait battre mon cœur, mais un inconnu qui me haïssait - mes doutes furent balayés lorsqu’elle posa ses prunelles lunaires sur moi. Son désarroi, pourtant dissimulé sous des traits durs, hostiles, était semblable au mien. Sauf qu’elle avait décidé de se battre et elle semblait en payer le prix fort. Je me souviens m’être ouverte à elle, plus qu’à aucune autre. Seules – Zachary s’était dérobé avec délicatesse – nous avions passé la nuit à parler, échangeant nos mal êtres, nos ressentiments. Avec elle, je n’avais eu aucun mal à réprimer ma fougue naturelle. Comment se fermer devant un être qui semble être votre reflet? A l’aube, nous nous quittâmes. J’avais l’impression d’être vidée, comme si j’avais revécu toute ma vie en accéléré.

Je m’assis à ses côtés sur le banc, balançant la tête en arrière, le nez en l’air, les yeux rivés sur le ciel dégagé. Le soleil ne tarderait pas à se coucher.

CANDICE — « Tu as vu Zachary… » lui lançais-je.

Ce n’était pas une question. Je pouvais encore sentir son odeur sur elle. Et j’avais peur pour elle, bien plus que pour son amant. Je ne me préoccupais pas de sa sécurité, n’ayant aucun doute quant au fait qu’il se protégeait très bien seul. Mon cœur se comprima. Pourquoi n’avais-je pas été capable de l’endurer? J’avais toujours été d’une insouciance sans borne jusqu’à ce jour-là. Pourquoi avait-il fallu que nos instincts prennent le dessus…
Je tournai brusquement la tête vers Milesy, sentant son regard sur moi. Elle n’avait rien dit mais avait sûrement remarqué mon esprit ailleurs.

» Back In House ~ Milesy <3
» Remember My Love ~ Milesy [terminé]
» Sweet Candice. || TAKEN.
» — « Suis-moi & surtout, ne chasse jamais à découvert. » Kaliyah&Candice
» Lorsque le monde trébuche, vacille l'espace d'un instant; Aëligh&Candice.