« never knew i could feel like this » pv alicia/nate

Ça devenait de plus en plus difficile. De plus en plus insupportable. De plus en plus douloureux. Allait-il craquer ? Non, pas question. Détruire tout ce travail accompli… Tous ces efforts effectués depuis tant de temps ! Plusieurs lui conseillerait de se laisser aller, de montrer à tous sa vraie nature… Mais sa nature, ça n’était pas ça. Ça n’était pas celui qu’il voulait être. Dire adieux à tout est parfois très simple, parfois très compliqué. Toujours très différent. Comme chaque épreuve, chaque étape de la vie. Même si parfois ça semble tellement semblable, rien ne l’est.

Nate voyait sa nouvelle vie comme une tragédie. Deux ans c’étaient écoulées. Deux ans déjà… Deux ans qu’il était sans famille. Deux ans que sa mère, son père et son frère étaient décédés d’une manière des plus brutales. Gabriel lui restait. Gabriel qui partait toujours en voyage, en pleine escapade. Gabriel qu’il avait vu sept fois depuis que ça c’était produit. Pour le trouver, Nate n’avait besoin que de se rendre dans des lieux susceptibles d’attirer le danger. Dans une ruelle ou dans un bar. Il lui manquait… Toujours et encore.

Comment s'en sortir ? Il savait très bien qu'il lui était possible de vivre normalement. La journée, alors qu'il traînait dans la rue ou peut importe l'endroit qui était bondée de personnes l'entourant, tout semblait si simple. Tant dit que la nuit, lorsqu'il était seul et abandonné à lui-même, à ses pensées, à ses sentiments et à ses désirs de sa seconde nature, de son côté secret et obscur... Rien ne se compliquait autant que tout cela. Des pensés horribles lui venait en tête, des pensés que ne reflétaient pas l'image de celui dont il voulait être.

Étendu sur son lit d'une manière peu décontractée, Nate abordait une posture démontrant sa souffrance : ses yeux bleus emplis de larmes étaient plissés et ses mains arrachant ses cheveux blonds et décoiffés de sa tête se crispaient à toute allure. Pourquoi ne pas être soi-même pour une fois ? Je veux dire, le nouveau lui. Pourquoi ne pas laissé aller sa vrai nature rien qu'une seule fois ? Ça ne tuerait personne, pas vrai ? En fait si, peut-être et le problème était bien là. La seule chose qui l'empêchait de se faire plaisir dans des moments comme celui-ci était la souffrance des autres. Échanger sa propre douleur avec le plaisir et la joie d'être d'un autre ? Rien ne tournait rond dans ces histoires. Rien n'avait de sens. Nate n'avait jamais compris. Compris ou tout cela pouvait le mener. Détruire une vie pour se satisfaire n'était pas dans ses convictions. Mais pourtant... l'envie était bien réelle. Au plus profond de son être, il la sentait. Elle était là, grandissant à grand pas et prête à surgir à tout instant.

D'un bond, il se leva. N'étant plus capable de se supporter lui-même, il allait en profiter. Il ne prendrait pas son manteau - au diable la crédibilité de l'être humain ! -, il claquerait la porte de son appartement - après tout si les gens dormaient en pleine nuit ce n'était pas de sa faute ! - et il sortirait dehors, courant dans les rues, dans les ruelles et dans des endroits bondés puis s'attaquerait à la première personne venu essayant de l'aborder. Puisque si, c'était courant. Il ne faut pas le nier, Nate est beau comme un dieu et il n'est pas rare que des filles essaient de lui faire la conversation.

Ahh... C'était pathétique comme plan de nègre. Bien franchement, il savait lui même qu'il aurait pu faire preuve d'un peu plus d'imagination. Tant qu'à se dévoiler et se mettre au grand jour, autant le faire comme il le fallait, pas vrai ? Mais que faire ? Entrer dans un restaurant sans t-shirt pour dévoiler ses muscles et en grognant ? Pas très classe. Après ça, Nate était certain de ne plus pouvoir sortir en ville de devoir passer le restant de ses jours à se cacher et à fuir. Wow, pas très loup, ça. Il allait y penser en chemin... Après tout, on réfléchi toujours mieux au grand air frais, non ?


C'était bien vrai... Après n'avoir mis qu'un seul pied dehors et rempli ses poumons de quoi se rafraîchir le cerveau, l'idée d'attaquer quelqu'un lui semblait maintenant bien stupide. L'envie était toujours réelle mais les plans d'actions pour se satisfaire étaient clos. Pas question... Nate passa devant la vitrine d'un magasin et y aperçu son reflet. Celui d,un gars en plein combat personnel... Il faisait peine à voir. Honteux, il tourna son regard et continua son chemin, tournant à l'angle de la prochaine rue. Puis, il trouva ce qu'il cherchait sans même le savoir. Une action posée inconsciemment. Le cimetière ou avait été enterré le plus clair de sa famille. Celui ou les gens qu'il aimait reposaient en paix ayant la chance de ne s'affronter eux-mêmes, ne vivant plus dans ce monde de dingues. Il devait allé y faire un tour. Pour lui, pour son bien. La dernière de ses visites remontait à quatre mois plutôt alors qu'il vivait une autre nuit atrocement douloureuse et déchirante comme celle-ci. Leur parler soulagerait grandement Nate. Sa vie était ennuyeuse. Rien ne c'était produit depuis la dernière fois. Il leur répéterait donc le même tralala habituelle et s'informerait ensuite des nouvelles de tous, attendant une réponse qui ne viendrait jamais.

Il stoppa net. Une jeune fille marchait au travers des tombes le coupant ainsi dans ses nouvelles pensées soudaines lui et rappelant l'existence de son désir presque insupportable d'attraper quelqu'un cette nuit-ci. Elle était seule et si vulnérable... Ses longs cheveux bruns ondulaient sur son dos et ses mains qui semblaient si délicates tenaient ses souliers. Elle avançait, inconsciente du soudain danger qu'elle courait. Innocente comme tout... Elle était la proie idéale. Le lendemain matin, ou peut-être même dans l'après-midi, on la retrouverait étendu couverte de son sang. Plus aucune trace du meurtrier, de la bête, du monstre qui lui aura infligé toute cette torture...

D'une manière aussi brutale et soudaine qu'il l'avait fait quelques secondes au part avant, la jeune fille qui ne serait bientôt plus qu'un cadavre arrêta de marcher. Elle venait sans doute de repérer la présence de quelqu'un derrière elle... Quelle sache ou non que son meurtrier l'attendait, elle serait tout aussi facile à attraper... Nate laissa échapper un grognement. Plus terrifiant qu'il ne l'aurait voulu, même ! À croire que toutes ces années de renfermement avaient besoin de sortir faire un tour. La belle commença à courir et la bête pu ressentir sa peur. Une peur qu'il avait autre fois lui même ressenti, deux ans plus tôt. Une peur annonçant notre fin. Mais comment avait-il pu ? Sa conscience et les remords l'emportèrent sur les désirs et sur l'envi.

- Attends !

Il l'avait héler, mal à l'aise. Geste qu'il regretta automatiquement. Et si elle avait encore plus peur ? Et si il lui ajoutait un poids de plus à sa souffrance ? Malgré tout, avec un courage hors du commun, elle se retourna vers lui, attendant patiemment qu'il se déclare. Prudent plus que jamais, Nate avança vers la belle qui était d'une beauté naturelle des plus éblouissantes. Ses traits laissaient voir le courage dont elle faisait preuve. Ils étaient sereins mais tout de même fermes. Ses yeux la trahissaient, par contre. Les yeux parlent souvent à notre place. Ils disent ce que nous sommes incapables de prononcer à voix hautes. Ce que Nate lu dans les siens le surpris et le laissa un peu sur ses gardes. À une distance raisonnable de la jeune dame qui devait avoir environ son âge, il arrêta sa marche tranquille et tendit prudemment la main. Ce n'était pas pour lui qu'il avait peur, mais pour elle. Malgré tout, il craignait de ne pas être assez fort et de pauser l'action qu'il regretterait tant.

- Je m'appelle Nate et je suis désolé, je ne voulais pas t'effrayer.

Au contacte de la main de la jeune femme, Nate fut bouleversé. Elle était froide et douce... Elle semblait prudente et prête à tout moment à se défaire de la sienne. Elle était craintive et ça se voyait. Il ne s'en offusqua pas pour autant. Après tout, il lui avait tout de même grogner dessus. Il ne savait pas encore quoi, mais cette fille avait quelque chose de spécial... Quelque chose qu'aucune autre sur terre ne possédait.